Plusieurs villes et villages situés le long de la route des vins d’Alsace sont depuis devenus célèbres et attirent une très grande foule de visiteurs pendant les mois d’été et à Noël. Ces joyaux de la route des vins sont souvent constitués de vieux remparts médiévaux, de ruelles sinueuses qui fleurissent de magnifiques géraniums, de winstubs, de voûtes, de maisons à colombages et d‘églises médiévales. De nombreux noms de villes sont devenus synonymes de riches traditions, de convivialité, de prospérité et de grands vins. L’un d’entre eux est devenu au fil des ans une destination privilégiée : Kaysersberg.
Au sommaire
- Une introduction à Kaysersberg, la « montagne de l’empereur »
- La vieille ville de Kaysersberg
- Le marché de Noël de Kaysersberg
Une introduction à Kaysersberg, la « montagne de l’empereur »
La situation de Kaysersberg, sa curieuse silhouette, ses nombreuses constructions du passé en font une des plus jolies villes parmi les cités du vignoble alsacien.
Kaysersberg, la « Montagne de l’Empereur », mérite bien son nom prestigieux. Haut lieu touristique, la petite ville abrite dans son centre entièrement piétonnier quelques-unes des plus belles maisons à colombages de la Renaissance en Alsace. Ce patrimoine remarquable va de pair avec des personnages historiques célèbres qui ont marqué la région et au-delà : Geiler de Kaysersberg (prédicateur humaniste de la cathédrale de Strasbourg), Matthieu Zell (premier réformateur de Strasbourg), et Albert Schweitzer (prix Nobel de la paix en 1952).
La ville de Kaysersberg et sa viticulture sont dominées par les ruines du château, qui ne consiste plus qu’en une belle tour ronde. La vue depuis son sommet offre un panorama sur la ville, la vallée de la Weiss, les vignobles et la plaine d’Alsace, et au-delà, la Forêt Noire en Allemagne. Le 1er janvier 2016, Kaysersberg a officiellement fusionné avec les villages voisins de Kientzheim et Sigolsheim pour former une nouvelle commune nommée : Kaysersberg-Vignoble.
En 2017, la petite ville a été choisie comme le village préféré des Français dans l’émission de France 2 « Le Village Préféré des Français » présentée par Stéphane Bern.
Histoire de Kaysersberg
Sa situation géographique sur la route stratégique reliant Colmar à Nancy par le col du Bonhomme a permis à Kaysersberg de se faire un nom dans l’histoire locale. Dès le XIIIe siècle, le roi Henri VII de Hohenstaufen, seigneur de Kaysersberg, décide d’agrandir et de consolider la forteresse impériale afin de bloquer l’entrée de la vallée et d’en contrôler le passage. La ville de Kaysersberg s’est naturellement développée au pied du château, et en 1293, le roi Adolf d’Allemagne, comte de Nassau, a accordé à la population les mêmes droits et exemptions qu’à Colmar, faisant de la petite ville une cité impériale.
En 1354, l’empereur Charles IV reconnaît l’alliance de 10 villes alsaciennes libres au cœur du Saint Empire romain germanique en une seule ligue : la Décapole. Cette union comprend Kaysersberg et neuf autres villes alsaciennes : Haguenau, Colmar, Wissembourg, Turckheim, Obernai, Rosheim, Munster, Sélestat, Mulhouse (remplacée par Landau à partir de 1515) et Seltz (de 1358 à 1414). La Décapole se définissait par une alliance militaire et, chose particulièrement rare à l’époque, une aide financière en cas de faillite. Après le rattachement de l’Alsace à la France, Louis XIV ordonna sa dissolution en 1674.
En 1525, la révolte des paysans n’épargne pas la ville qui est assiégée par les troupes impériales venues rétablir l’ordre. La guerre de Trente Ans est désastreuse pour l’économie de la ville, comme pour le reste de l’Alsace. A la fin de la guerre, Kaysersberg doit même hypothéquer ses cloches au profit de Bâle !
En 1573, l’empereur Maximilien désigne Lazare de Schwendi comme bailli impérial. Ce vaillant soldat avait combattu en Hongrie et assiégé la ville de Tokaj. On suppose qu’il y a cueilli quelques plants de la vigne Tokay, un cépage célèbre, qui a été offert à la ville de Kaysersberg. Depuis 2007, le nom « Tokay d’Alsace » est représenté sous le nom de « Pinot Gris« .
A la Révolution française, la ville a temporairement changé de nom pour s’appeler « Mont-Libre », afin de paraître plus en harmonie avec les idées de la 1ère République.
La vieille ville de Kaysersberg
Les remparts
Lors de la visite de cette charmante petite ville, il est essentiel de visiter les tours du rempart médiéval. Sur les 6 tours du rempart médiéval, cinq sont encore debout aujourd’hui. Il s’agit de la tour d’enceinte connue sous le nom de « Kesslertum » (1407), de la tour de la porte supérieure (15e siècle), de la porte des Pucelles (15e siècle), de la tour de l’hôpital et de la tour Junker Haus (connue sous le nom de tour des voleurs). Une promenade paisible et ombragée est organisée le long de l’extérieur des murs.
La grande rue principale
La rue principale de la petite ville est bordée de nombreuses maisons à colombages et à encorbellement, dont la plupart datent des 15e et 16e siècles.
Le pont fortifié
Le célèbre pont fortifié (1514) a remplacé une ancienne structure en bois. Unique en Alsace, il enjambe la petite rivière de la Weiss qui sépare la vieille ville et la partie haute de la ville. Il est équipé, de part et d’autre, de parapets et de meurtrières, afin de prévenir toute action qui pourrait se produire le long de la Weiss. Au milieu du pont, se trouve un édicule surmonté des armoiries du Saint-Empire romain germanique et de celles de la ville (qui avait pour emblème une poche) qui abrite une statue polychrome de la Vierge du XVIIIe siècle. On y enfermait les habitants qui avaient commis des délits mineurs et qui, pendant une courte période, devinrent la risée de la ville.
La Maison brève Faller
La Maison brève Faller est le premier bâtiment de la partie supérieure de la ville à droite. C’est une maison très pittoresque qui comprend une partie principale presque carrée et une partie avant excentrée assez profonde, avec une petite baie vitrée et une galerie. Les poteaux sculptés et enroulés indiquent qu’elle a été construite en 1594. L’arrière-cour, accessible depuis la rue des Potiers, présente une porte de charretier datant de 1593 avec un écu à l’emblème du tonnelier. Cette maison a été construite pour le tonnelier Paul Offinger qui a demandé l’autorisation de construire une baie vitrée en 1594. Ses initiales B (pour Paul !) et O (pour Offinger) ainsi que l’emblème du tonnelier et les années 1593 et 1594 figurent, ensemble ou séparément, dans diverses parties du bâtiment.
Les Badhus
De l’autre côté du pont fortifié, dans la vieille ville, se trouve le Badhus, anciennement connu sous le nom d’hôtel du pont. Il date de 1600 et servait à l’origine d’hôtel. En 1872, la ville y a installé une salle des fêtes au premier étage, des toilettes publiques et un lavoir au rez-de-chaussée.
L’hôtel de ville
L’Hôtel de Ville, construite en pierre en 1521 dans le style Renaissance rhénane présente, en façade, une baie vitrée joliment ouvragée sur deux étages et, à gauche, une tourelle d’escalier. À l’intérieur, la grande salle du Conseil est couverte d’un plafond à caissons et de panneaux de bois. Les portes, à colonnes nervurées et têtes doriques et ioniques, sont surmontées d’un travail de marqueterie représentant le symbole de la justice.
Fontaine Constantin
Un remarquable puits Renaissance, décoré de dauphins, se trouve dans le petit passage situé à droite et menant à la cour intérieure. La cour intérieure est un lieu de tranquillité, et l’un de ses murs est décoré d’une fresque de 1993 évoquant le Moyen Âge. Il a été réalisée par Mattauch à l’occasion du 700e anniversaire de Kaysersberg.
La maison Loewert
La maison Loecken, du XVIe siècle, avec ses colombages, abrite une célèbre pâtisserie spécialisée dans les produits gastronomiques alsaciens tels que le foie gras, l’eau de vie (cognac) et les confitures maison.
L’église de la Sainte-Croix
L’église paroissiale de Kaysersberg est dédiée à la Sainte Croix. La tradition veut que l’impératrice Hélène ait découvert la vraie croix en 327 à Jérusalem. La statue (moderne) de la sainte est placée dans une niche du fronton de l’église et la statue de l’empereur Constantin, son fils, sur la belle fontaine devant le sanctuaire.
Sa construction s’est étalée entre 1230 et le XVIe siècle. Le portail ouest, du XIIIe siècle, est de style roman avec ses arcs et ses rangées de colonnes semi-circulaires avec palmiers et sirènes.
La nef surprend par son obscurité due à la lourdeur de ses formes (notamment les énormes piliers). Quant aux collatéraux des XVe et XVIe siècles, ils sont de style gothique, avec de belles arcades dont les clefs sont décorées de boucliers.
Un calvaire monumental du XVe siècle, autrefois impopulaire en raison de sa taille disproportionnée, domine la nef.
Un remarquable retable en bois sculpté par Jean Bongartz (ou Bongart) de Colmar (1518) est accroché dans le chœur. Ses quatorze panneaux retracent la Passion du Christ et est couronné par saint Christophe, l’impératrice Hélène et sainte Marguerite.
Le clocher unique, pointu à l’origine, a été remanié en 1825 pour permettre aux habitants de Kaysersberg de disposer d’un carillon de 5 cloches.
Le musée Albert Schweitzer
Le musée Albert Schweitzer est consacré au lauréat du prix Nobel de la paix de 1952. La maison était autrefois une église protestante dans laquelle Albert Schweitzer est né en 1875. Théologien, organiste, philosophe, médecin et missionnaire médical alsacien, Schweitzer est né au moment de l’annexion de Kaysersberg par l’Allemagne. Il est connu en France pour avoir fondé et fait vivre l’hôpital Albert Schweitzer à Lambaréné, aujourd’hui au Gabon.
Kaysersberg : les ruines du château
Les ruines du château du XIIIe siècle surplombent la ville de 50 mètres de haut. Le remarquable donjon circulaire possède des murs de 4,42 mètres d’épaisseur. Le château avait un rôle militaire, surveillant la route reliant Nancy à Colmar. Il fut ruiné en 1632 par des mercenaires de l’armée suédoise pendant la guerre de Trente Ans.
Le marché de Noël de Kaysersberg
Les marchés de Noël sont une véritable institution et sont profondément ancrés dans la tradition alsacienne. Lorsque le temps de l’Avent commence en Alsace, les villes et villages sont décorés pour l’occasion. Les rues se parent de décorations étincelantes, de façades animées, de monuments illuminés. De jolis petits chalets en bois sont érigés au centre des villes et sont décorés et illuminés individuellement pour diffuser l’atmosphère enchanteresse des villages alsaciens. Les grands marchés de Noël commencent à l’Avent et se terminent peu avant Noël.
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